Les cheptels de ruminants domestiques représentent une valeur économique déterminante pour de nombreux pays en développement, tant à l'échelle nationale qu'à celle des ménages ruraux. Disposer d'indicateurs standardisés permet d'évaluer l'impact d'interventions zootechniques, sanitaires, économiques ou politiques sur la dynamique et la production des cheptels, ainsi que l'effet de risques environnementaux (épidémies, sécheresse, etc.). Partie intégrante de ces indicateurs, les paramètres démographiques font la synthèse de caractéristiques biologiques des animaux (reproduction, survie) et de pratiques de gestion mises en oeuvre par les éleveurs (abattages, ventes, achats, etc.). Lorsqu'ils ne sont pas posés comme hypothèses, les paramètres démographiques doivent être estimés à partir de données collectées sur le terrain. Dans les pays tropicaux, l'élevage est largement dominé par les systèmes extensifs. Les troupeaux sont souvent dispersés et mobiles. Il n'existe pas de système de traçabilité des animaux et d'enregistrement des productions comme ceux mis en place dans les pays du nord. Pour la démographie, en absence d'un système de traçabilité, un problème majeur est d'identifier les âges et les cohortes d'animaux sur le terrain. Face à ces grandes difficultés, les zootechniciens ont été amenés à développer des méthodes d'enquête spécifiques. Trois grands types d'enquêtes ont été utilisés en milieu villageois tropical : les suivis individuels d'animaux ; les suivis de troupeaux sans identification individuelle des animaux ; les enquêtes rétrospectives. L'objectif de la présente communication est de présenter le principe de ces trois types d'enquête.