Les exploitations familiales au Maroc font face à de nombreux changements, tels que la hausse des prix des intrants et une concurrence accrue sur les marchés, notamment avec des exploitations intensives en capital. Si certaines exploitations familiales parviennent à se développer, d'autres sont au contraire fortement fragilisées par ces changements. La compréhension des facteurs qui influent le niveau de résilience de ces explorations représente un enjeu majeur, tant d'un point de vue scientifique que pour la formulation de politiques agricoles. De nombreux auteurs ont proposé d'évaluer la résilience à partir d'indicateurs décrivant l'accès des exploitations agricole aux différentes formes de capital économique, humain, social, etc. Ce type d'approche tend à enfermer les exploitations dans des types donnés et à sous-estimer les capacités d'évolution des exploitations. Dans cette étude, nous avons conçu et testé une méthode d'évaluation quantitative de la résilience économique des exploitations familiales, fondée sur une auto-évaluation par les exploitants de leur propre capacité à surmonter les freins et risques auxquels ils sont concertés. La méthode a été appliquée dans la commune de Bittit, en piémont du Moyen-Atlas dans la région du Sais. Les exploitations appartiennent à un périmètre irrigué à partir de sources et de forages. La plupart des exploitations produisent surtout des oignons et des pommes de terre, mais aussi d'autres cultures maraichères, des céréales, et de l'élevage bovin et ovin. Récemment, plusieurs années de prix très faibles de vente du maraichage (notamment l'oignon] ont impacté ces exploitations. Celles de plus grande taille se diversifient vers l'arboriculture pour bénéficier de marchés plus favorables.