La détection récente au Sénégal de la mineuse de la tomate, Tuta absoluta (Meyrick) (Lepidoptera, Gelechiidae), constitue une sérieuse menace pour la pérennité de la filière " tomate " au Sénégal. Les larves attaquent le parenchyme des feuilles (mines) mais sont également capables de creuser des galeries dans les jeunes tiges et dans les fruits. Le ravageur s'est signalé lors des campagnes 2013 et 2014 par la destruction de parcelles de tomate plein champ, en particulier dans la zone de production maraîchère des Niayes. L'objectif de l'étude était de faire le point sur la progression du ravageur à l'échelle du pays, de suivre la dynamique de ses populations dans la zone la plus infestée (hot spot), de recenser les plantes hôtes qui permettent à ses populations de se maintenir ou de se multiplier, d'identifier les ennemis naturels indigènes. Le suivi d'un réseau national de 45 pièges à phéromones nous a permis de confirmer sa présence en 2015 sur tout le territoire, même dans des zones où la culture de la tomate n'est pas importante. Dans la zone la plus infestée (hot spot), les populations de la mineuse sont faibles pendant la saison des pluies, puis se reconstituent pour atteindre un pic en fin de saison sèche. Des dégâts de la mineuse sont observés sur d'autres cultures de Solanacées, comme la pomme de terre et l'aubergine douce. Des prospections sur le terrain ont permis d'identifier des ennemis naturels, parasitoïdes et prédateurs, comme agents potentiels de régulation naturelle. Le travail se poursuit sur les pratiques agricoles et l'environnement paysager favorisant l'action de régulation biologique des ennemis naturels indigènes, pour contribuer à la mise au point des méthodes de lutte innovantes et durables.