Un marché sans boussole. Dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale - en particulier dans les pays émergents et dans la zone euro - et de renchérissement du dollar, les cours des produits tropicaux se sont orientés à la baisse, à l'unisson des cours du Brent, à la notable exception des boissons (cacao et surtout arabica). La météo particulièrement défavorable au Brésil début 2014 a fait bondir les cours de 1 'arabica de 50 % les trois premiers trimestres, avant un repli en fin d'année. Cet assagissement ne doit pas nous faire oublier que les cours restent historiquement élevés - à deux fois leur niveau, en moyenne, du début du siècle. Reste que les réserves de croissance offertes par les émergents, grands et petits, et la fringale d'énergie fossile tirant à la hausse les prix de produits liés comme l'huile de palme (par la demande de biocarburant qu'un prix élevé du baril stimule) ou le caoutchouc (par les substitutions de caoutchouc naturel et synthétique) semblent après dix années flamboyantes moins certaines. Moins acquises. Dans l'attente de signaux forts d'une reprise de la croissance et d'une réaction de l'Opep, le marché est comme myope et les cours erratiques autour d'une tendance anticipée en baisse légère et prolongée en 2015.