La performance des femmes dans la production agricole est devenue une question d'importance car elles sont de plus en plus impliquées dans cette production, surtout dans les pays où leurs maris ont migré pour travailler hors du secteur agricole. De nombreuses études ont montré que la performance des femmes était inférieure, souvent de manière substantielle, à celle des hommes. Des études plus récentes et approfondies ont expliqué que cette différence résultait du moindre accès des femmes aux facteurs de production, suggérant ainsi que les femmes parviendraient au même niveau de performance que les hommes si elles avaient un meilleur accès aux facteurs de production. Pour autant, la performance des femmes a rarement été observée en situation d'un accès aux facteurs de production égal à celui des hommes. L'étude abordée en comble la lacune. L'étude analysait le cas de la culture du coton dans le nord de la Chine. Ce pays se distinguait déjà des pays en développement par une libéralisation du secteur agricole qui avait induit l'instauration d'un marché très actif et concurrentiel des intrants. La culture du coton était par ailleurs connue pour son exigence en technicité, en intrants et en main-d'oeuvre et qui pouvait désavantager les femmes laissées seules dans leurs exploitations. L'étude s'est appuyé sur des donnés primaires collectées pour la période 2006-2009 dans la province du Hebei, région traditionnelle de la culture cotonnière au nord de la Chine. L'étude a été conduite en définissant la notion de responsable dans la gestion journalière des cultures (RGJC). Les exploitations à RGJC-femme étaient celles où les maris étaient absents au moins cinq mois dans l'année. L'analyse descriptive des données permettait de caractériser les exploitations à RGJC-homme et à RGJC-femme et de comparer leurs performances techniques (rendement) et financières (valeur ajoutée brute). Les performances observées ont été expliquées au moyen de modèles de régression paramétrique à par