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La fertilisation des cacaoyères en Côte d'Ivoire, 35 ans d'innovations villageoises

Ruf F.. 2015. Agronomie, Environnement et Sociétés, 5 (2) : p. 65-74.

En Côte d'Ivoire, les planteurs de cacao découvrent l'engrais vers 1985 et la fiente de poulet vers 2000. Cet article explique pourquoi les adoptions de fertilisants sont tardives, en quoi elles constituent de véritables innovations. La méthode repose sur la reconstitution de l'histoire de l'innovation de 1979 à 2015, s'appuyant sur plusieurs enquêtes ponctuelles et un observatoire permanent des exploitations cacaoyères. La non-adoption de l'engrais jusqu'en 1980/90 s'explique par les faibles coûts d'accès à la terre et à la forêt. L'engrais n'a alors aucun intérêt. Les débuts de l'adoption de l'engrais cacao relèvent d'une innovation " boserupienne " : l'engrais est un " médicament " pour sauver les plantations vieillis-santes. Puis les achats d'engrais s'effondrent avec la chute du prix du cacao et le doublement du prix de l'engrais. La montée en puissance des migrants d'origine burkinabé joue également un rôle. Pour les mêmes raisons, les planteurs innovent vers des fumures ani-males. En 2015, la hausse du prix du cacao fait progres-ser les deux fertilisants mais la fiente de poulet annonce une transition écologique et sociale irréversible.

Mots-clés : theobroma cacao; fertilisation; adoption de l'innovation; innovation; histoire; analyse économique; analyse coût avantage; fiente de volailles; engrais; groupe éthnique; comportement humain; côte d'ivoire; burkina faso

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