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Intensifier la culture du maïs pour améliorer la sécurité alimentaire : le producteur du Nord Cameroun y a-t-il intérêt ?

Guibert H., Kenne Kueteyim P., Olina Bassala J.P., M'Biandoun M.. 2016. Cahiers Agricultures, 25 (6) : 11 p..

DOI: 10.1051/cagri/2016048

L'intensification de la culture du maïs, majoritairement destinée à l'autoconsommation rurale et à l'approvisionnement des villes, est une opportunité pour améliorer la sécurité alimentaire des régions septentrionales du Cameroun et limiter la pression foncière. Pour étudier sa faisabilité, trois niveaux d'intensification ont été testés en 2013 dans 32 champs de maïs à proximité de Garoua dans la région du Nord, 16 considérés comme fertiles par les producteurs et 16 comme dégradés : (i) la conduite habituelle par le producteur (CP), (ii) un premier niveau d'intensification (NI1) correspondant aux recommandations actuelles de la vulgarisation agricole et (iii) un second niveau d'intensification (NI2) avec, par rapport à NI1, un renforcement des amendements, un traitement de semences amélioré, de meilleures densité et contrôle des mauvaises herbes. CP et NI1 ont des rendements proches dans les deux villages : en moyenne 2,3 et 1,3 t.ha–1, respectivement sur parcelles fertiles et dégradées, indiquant que les producteurs suivent assez bien les recommandations de la vulgarisation agricole. Les rendements des parcelles sous NI2 sont significativement supérieurs aux autres, en moyenne de 1 t.ha–1 sur le site de Ngong où la pluviosité est la plus faible et 1,5 t.ha–1 sur le site de Gashiga. Curieusement, le gain de rendement apporté par NI2 est identique sur parcelles fertiles comme dégradées, indiquant que la dégradation de ces dernières, avérée par leur moindre production, permet néanmoins une réponse à une intensification accrue. Malgré ces résultats, la profitabilité d'une intensification accrue au prix actuel du maïs, notamment celui ayant cours au moment de la récolte, n'est pas établie. Un meilleur prix rendrait profitable l'intensification et la production accrues de la culture du maïs dans ces régions, comme le pratiquent déjà en partie certaines exploitations dites émergentes, qui maîtrisent mieux la commercialisation de leurs productions.

Mots-clés : zea mays; intensification; sécurité alimentaire; étude de cas; analyse économique; rentabilité; prix à la production; pratique culturale; fertilité du sol; fertilisation; expérimentation au champ; prix; rendement des cultures; cameroun; afrique au sud du sahara

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