La cercosporiose noire du bananier, causée par le champignon phytopathogène Mycosphaerella fijiensis, est considérée comme la maladie foliaire la plus dommageable pour les productions bananières. Un modèle déterministe de simulation de la maladie a été développé dans le but de déterminer les paramètres qui influent sur son évolution temporelle et spatiale. Ce modèle, baptisé SECLA, comprend cinq compartiments correspondant aux cinq phases du développement de la maladie : S (tissu foliaire sain), E (exposé : jeunes lésions sans émission de spores), C (lésions produisant des conidies), L (lésions latentes après émission des conidies), et A (lésions produisant des ascospores). Les variables d'état sont les surfaces des compartiments. Les changements d'état dans le temps correspondent aux transitions d'un compartiment au suivant et sont modélisées par un système d'équations différentielles. La transition de S à E est déterminée par la production de spores des compartiments C et A. La version spatialisée du modèle simule l'évolution dans le temps de la maladie sur une grille rectangulaire à mailles carrées dans laquelle chaque maille représente une parcelle de bananiers possédant ses propres paramètres épidémiologiques. La transition de S à E dans chaque maille est alors déterminée par la quantité de spores produites par l'ensemble des mailles et déposées sur la grille selon deux fonctions de dispersion correspondant aux deux types de spores. Des simulations réalisées avec le modèle permettent de quantifier l'influence des paramètres sur la dynamique spatio-temporelle de la maladie en tenant compte de l'agencement spatial des variétés.