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Gestion multi-usages, socialement et écologiquement durable des écosystèmes forestiers nigériens

Ichaou A., Peltier R.. 2017. Niamey : s.n., 15 p.. Colloque international sur la« gestion des ressources forestières des territoires périurbains et changement climatique », 2017-10-31/2017-11-02, Niamey (Niger).

Les aménagements de massifs forestiers, réalisés jusqu'aux années 1980 au Niger, visaient surtout à adapter le prélèvement à la productivité en bois-énergie. Ces aménagements ne furent respectés ni par la population qui continua de récolter du bois et des produits forestiers non-ligneux (PFNL) dans les forêts situées autour de leurs villages et d'y faire pâturer le bétail, ni par les acteurs de la filière bois-énergie, administration y comprise. C'est pourquoi, à partir des années 1990, les aménagements furent ciblés au niveau des terroirs villageois, avec une connaissance plus fine des écosystèmes et la participation active des populations ; bien qu'à l'usage, les intérêts de certains groupes (femmes, éleveurs, etc.) se soient révélés insuffisamment pris en compte. Certaines de ces forêts communautaires (Marchés Ruraux au Niger) fonctionnent encore, près de trente ans après leur mise en place. Pour ce qui concerne les forêts de bas-fonds à Acacia nilotica, la pression des agriculteurs fut en général trop forte et la majorité a été défrichée et cultivée, au détriment de l'environnement et de l'élevage. Pour l'avenir, il faut espérer que la récente création des communes permette de concilier l'efficacité de la gestion forestière au niveau villageois, avec la prise en compte d'intérêts écologiques et sociaux à des niveaux plus vastes. La meilleure prise en compte de la multifonctionnalité des forêts et sa valorisation économique, doit contribuer à rendre les aménagements plus durables. Par ailleurs, le maintien d'une grande biomasse et biodiversité d'arbres dans les paysages (forêts et agroforêts), augmente leur résilience face aux changements climatiques et permet de stocker du carbone. Enfin, le maintien de l'utilisation de bois-énergie pour couvrir une part significative des besoins du pays en énergie domestique, contribue efficacement à réduire l'utilisation d'énergies fossiles et donc à lutter contre l'aggravation de ces changements climatiques.

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