En Afrique subsaharienne, la Trypanosomiase Humaine Africaine (THA ou maladie du sommeil) est une maladie parasitaire négligée provoquée par un trypanosome (protozoaire flagellé), transmis à l'homme par la mouche tsé-tsé (Glossina spp.). Cette mouche hématophage est également en grande partie responsable de la transmission de trypanosomes aux animaux, provoquant la Trypanosomose Animale Africaine (TAA ou nagana). Ce complexe de maladies a un impact important sur la santé humaine et animale et sur la productivité en Afrique. L'élevage du bétail dans les zones endémiques est difficile, et entraîne des pertes économiques de plusieurs milliards de dollars par an. La mouche tsé-tsé reste cependant un insecte vulnérable, sensible aux modifications environnementales et aux insecticides. En 2015 en Côte d'Ivoire, il a été mis en évidence une grande zone forestière (200 km2) où les glossines (Glossina palpalis palpalis) ont totalement disparues, en l'absence de lutte anti-vectorielle bien que l'environnement semble rester propice à leur développement. L'hypothèse sous-jacente à la disparition des glossines serait liée aux fortes densités de population humaines et aux pratiques agricoles associées qui se caractérisent par une utilisation importante de de produits phytosanitaires et qui affecteraient la survie des mouches. Après avoir caractérisé les produits les plus utilisés par les agriculteurs, nous les avons testés en bioessays par contact tarsal sur l'espèce Glossina palpalis gambiensis. Cette étude actuellement en cours nous permettra de mettre en évidence l'impact collatéral des traitements phytosanitaires en forêt de Côte d'Ivoire sur les populations de glossines.