Augmenter la production agricole peut théoriquement améliorer la diversité de l'alimentation, via l'autoconsommation ou par l'achat de produits diversifiés grâce à l'augmentation du revenu agricole. Or, dans certaines régions d'Afrique de l'Ouest où le niveau de la production est relativement élevé, on observe malgré tout une faible diversité de la consommation alimentaire. L'objectif de cette étude est d'estimer, au sein de ménages agricoles, les associations entre la diversité de l'alimentation des femmes et respectivement la diversité de la production et le revenu agricole. Nous avons mené une enquête auprès de 579 exploitations représentatives de la région des Hauts-Bassins au Burkina Faso à trois périodes, en mai 2013, août 2013 et janvier 2014. La diversité agricole a été évaluée grâce à plusieurs indicateurs (le nombre d'espèces cultivées, l'indice de diversité de Simpson, l'indice de diversité fonctionnel nutritionnelle et le score de diversité de production). A partir d'un rappel qualitatif de la consommation alimentaire des 24H précédant l'enquête, nous avons calculé le score de diversité alimentaire des femmes en âge de procréer en suivant les recommandations internationales récentes (nombre de groupes alimentaires consommés sur 10). Ce score est faible et ne varie pas au cours de l'année, mais les groupes alimentaires le composant changent. Les résultats des modèles mixtes sur données répétées aux trois périodes montrent que la diversité de la consommation alimentaire était associée seulement au score de diversité de production. Elle est également lié au nombre d'espèces d'arbres présents sur l'exploitation familiale et sur les parcelles de la femme. Le revenu et le chiffre d'affaire agricole des exploitations et des femmes n'étaient que faiblement associés à une meilleure diversité alimentaire, tandis que les revenus monétaires des femmes (revenu non-agricole et transferts) le sont plus nettement. Dans ce milieu rural agricole, les ressources des femmes