A La Réunion, les élevages bovins sont fortement touchés par des pullulations de stomoxes qui affectent très lourdement les exploitations au niveau sanitaire et économique. Dès 1981, il est décrit une mycose infectant les deux espèces de stomoxes, Stomoxys niger niger et Stomoxys calcitrans connues à La Réunion. Récemment, il a été démontré que ce champignon était responsable d'une véritable épizootie à l'échelle de l'île régulant potentiellement les populations de stomoxes. Cette étude poursuit la caractérisation de ce champignon entomopathogène du genre Batkoa. Les caractéristiques morphologiques du champignon permettant sa description taxonomique l'identifient comme Batkoa apiculata. Cependant les analyses moléculaires le positionnent proche d'une souche Brésilienne et phylogénétiquement éloignée de B. apiculata. Différents tests de pathogénicité ont été réalisés en vue de valider les postulats de Koch, après la mise en place d'un élevage de S. niger niger. Nous avons démontré la capacité du champignon à infecter des individus adultes via la projection de conidies par des stomoxes mycosés. Les tests de pathogénicité à l'aide de cultures sporulantes de champignon sur boite de Petri, n'ont pour l'instant pas permis de contaminer les stomoxes. Ces tests devront être répétés, l'utilisation de ce champignon pour des approches de lutte biologique par augmentation étant largement dépendante de la capacité à produire des propagules infectieuses en masse. Enfin, nous mettons en évidence la présence d'une espèce de stomoxe jamais décrite à La Réunion, Stomoxys indicus. Ces travaux seront poursuivis afin d'estimer le potentiel de ce champignon pour la lutte biologique contre toutes les espèces de stomoxes sur l'île de La Réunion ou ailleurs