L'impact des mesures de confinement et autres couvre-feux sur le marché de l'huile de palme a été de courte durée : les cours ont reculé de 30 % entre janvier et mai 2020, mais ils ont ensuite gagné 75 % pour clôturer en décembre à un peu plus de $ 1 000 la tonne, niveau jamais atteint depuis 2012. La grande diversité des usages de l'huile de palme – de la restauration rapide au biodiesel en passant par la biscuiterie et autre pâte au chocolat dont on taira le nom – l'a quelque peu protégée des mesures les plus sévères prises en réaction à l'épidémie du Covid- 19. Le transport aérien, mis à l'arrêt pendant de nombreuses semaines, est un consommateur ultra marginal d'huile de palme, le seul pays à en faire un usage en mélange avec le kérosène étant l'Indonésie. Au second semestre, le rebond de l'économie chinoise, troisième marché d'exportation de l'huile de palme après l'Inde et l'Union européenne, et la crainte d'une stagnation voire d'un repli de la production de la péninsule indo-malaisienne en raison de La Niña ont dopé les cours. L'ultime ruade est venue de l'Inde qui en novembre s'est résignée à baisser de 10 points de pourcentage ses droits de douane sur l'huile de palme brute afin de limiter l'inflation sur son marché intérieur, dopant ainsi ponctuellement les importations. L'huile de palme Caf Europe qui est d'ordinaire moins chère que ses rivales tempérées que sont les huiles de soja, de tournesol et de colza a vu sa décote fondre à Rotterdam, terminant l'année en légère prime sur l'huile de tournesol.