La Côte d'Ivoire connaît actuellement une importante évolution institutionnelle et organisationnelle de la filière coton. La libéralisation de celle-ci s'appuie sur deux étapes majeures de privatisation: la partition de la Cidt ancienne en trois lots, survenue en septembre 1998, engendrant l'apparition de 3 sociétés cotonnières (le, Lcci, Cidt nouvelle); la privatisation de la Cidt nouvelle, prévue en mai 2000. Parallèlement, les autres acteurs de la filière évoluent et se positionnent: les organisations professionnelles agricoles, avec à leur tête la faîtière Urecosci, jouent un rôle de plus en plus important auprès des agriculteurs et organisent un renforcement de leurs activités ; les transformateurs (filateurs et triturateurs), jusqu'à maintenant fortement soutenus par l'Etat, réfléchissent à leur avenir, envisagent des restructurations, une diversification de leurs activités ou une prise de capital dans la filière; la recherche agronomique (Cnra) et l'encadrement rural (Anader) se privatisent. Actuellement, les performances de la filière sont spectaculaires: le record de production enregistré en 1997/1999 a été battu en 1998/1999 et pourrait l'être en 1999/2000. Les rendements au champ (1 400 kg/ha de coton graine) et à l'égrenage (43,6 %) sont les meilleurs de la zone franc. La rentabilité de la culture par les producteurs est bonne (plus de 250 000 Fcfa/ha). Cependant, les principales contraintes rencontrées sur le terrain par les agriculteurs sont fortes, elles sont essentiellement d'origine phytosanitaire, climatique, édaphique et socio-économique (trésorerie, équipement, main d'oeuvre, stratégie à l'échelle de l'exploitation). Dans ce contexte, la recherche est interpellée pour prendre en compte les demandes ou les besoins des différents acteurs de la filière, à court, moyen et long terme. Le programme coton du Cnra a pour vocation de répondre à ces demandes et il est le partenaire privilégié des opérateurs et du monde paysan.