Dans la région des Hauts de l'est et du Nord-est de l'île de la Réunion, la canne à sucre, production principale, est parfois de faible rentabilité. La survie des exploitations étant alors liée à la diversification des cultures, les autorités locales ont démarré, en 1992, un programme d'expérimentation (Pexp) en milieu réel afin d'élaborer puis de diffuser des références techniques et économiques pour des cultures de diversification innovantes, adaptées à la zone. Le Pexp fonctionne avec un comité de pilotage impliquant des partenaires locaux. Les agriculteurs sont responsables du suivi des essais implantés sur leur exploitation. Pour chacune des espèces expérimentées - goyavier-fraise, palmistes et passiflores -, les études ont visé l'acquisition de références techniques et économiques à l'échelle de la parcelle, l'approfondissement des connaissances et la caractérisation de l'environnement agricole et économique de la zone prévue pour ces cultures. Une grille d'analyse portant sur des critères techniques, financiers et relatifs à chaque filière de production a été élaborée. Le goyavier-fraise et les palmistes, bien adaptés aux conditions écologiques et aux structures d'exploitation de la région d'étude, ont montré certains points faibles qui ont été plus particulièrement étudiés. Les résultats significatifs obtenus ont des répercussions directes sur les coûts de production ou la qualité des produits. Cependant, le problème de la diffusion de l'innovation et de son appropriation par les agriculteurs est crucial pour la réussite de l'opération. Divers facteurs agissant comme freins ou leviers sur ces étapes ont été identifiés. En plus de la réponse technique qui a été donnée au problème de diversification, il est nécessaire de considérer l'environnement humain, économique et institutionnel pour favoriser la réussite du Pexp entrepris et le mener à son terme