Les vingt dernières années ont été marquées en Algérie par l'émergence de nouvelles dynamiques agricoles notamment sur les terres publiques qui concentrent l'essentiel du potentiel productif du pays. A l'origine de leur émergence, l'adoption d'une loi foncière en 1987 de tendance libérale qui proposait un nouveau modèle d'exploitation agricole collective "EAC". De nouvelles formes d'organisation de la production agricole ont alors émergé, basées sur des accès informels aux facteurs de production, souvent apportés par une multiplicité d'acteurs. Nous mettons en évidence à travers l'étude de cas de la commune d'Ouarizane dans le Bas-Chéliff différent types d'arrangements informels qui régulent l'accès aux ressources productives. Nous montrons le rôle déterminant de ces arrangements dans les allocations des facteurs de production (terre, eau, travail, savoir-faire etc.) dans un contexte où les dotations individuelles et les capacités de gestion des acteurs sont hétérogènes. Nous montrons également que ces arrangements sous-tendent une diversité de stratégies qui ne se limitent pas uniquement à des stratégies de survie. Nous détaillons en effet d'autres formes de stratégie qui peuvent aller de voies de sortie de l'agriculture à des stratégies de développement. Nous mentionnons et discutons enfin les limites et fragilités socio-économiques et environnementales des dynamiques agricoles portées par les arrangements informels.