Des enquêtes sur la consommation et les critères de qualité des ignames ont été menées dans les grandes villes du Bénin (Cotonou et Parakou) et de Côte d'Ivoire (Abidjan et Bouaké), et dans 40 villes de huit états du centre-sud et du sud-est du Nigeria. Ces enquêtes ont été répétées à trois périodes de l'année pour identifier les variations de consommation en fonction des variations de disponibilité en ignames. Les critères de qualité des ignames recherchés par les consommateurs dépendent très largement des préparations culinaires. Trois types de préparation se distinguent de ce point de vue : l'igname pilée (foutou ou pounded yam); l'igname cuite en morceaux (igname bouillie, en ragoût ou frite) ; et les préparations à base de farine de cossettes séchées (amala, wassa-wassa) présentes essentiellement au Bénin et dans certaines villes enquêtées du Nigeria. Les exigences de qualité des ignames sont les plus fortes pour le premier type de préparation, considéré le plus "noble", mais ne sont pas totalement homogènes selon les consommateurs. Les ignames les plus chères, ignames de référence auxquelles sont souvent comparées toutes les autres, sont utilisées prioritairement pour cette préparation. Mais ces ignames ne sont pas disponibles toute l'année et si d'autres variétés sont alors utilisées, elles ne permettent pas complètement de maintenir un haut niveau de consommation. Les préparations à base d'igname cuite en morceaux peuvent être faites avec un éventail plus large de variétés, souvent jugées de second choix. Ceci explique l'importance qu'a pris ce type de préparation dans la consommation urbaine d'igname. Les appréciations portées sur la qualité des ignames par les consommateurs révèlent l'intérêt de certaines d'entre elles qui concentrent divers avantages. Au Bénin en particulier, les variétés kokoro (D. rotundata) à multiples petites tubercules apparaissent combiner des intérêts à la fois agronomiques et culinaires. La comparaison des résultats des enquêtes m