La révolution verte est une des principales transformations que l'agriculture tropicale ait connues. Elle a démarré dans le Nord de l'Inde à la fin des années 60. Contestée dès ses débuts parce qu'elle risquait d'accroître les inégalités sociales, elle s'est révélée avec le temps être à la fois un succès technique économique et social : accroissement des rendements, croissance de l'agriculture et des industries rurales, amélioration des revenus et de l'emploi, réduction de la sous-nutrition et amélioration de la sécurité alimentaire. Rapidement, les concepts de base de la révolution verte (c'est-à-dire l'emploi de variétés à haut rendement et les apports d'engrais et de produits phytosanitaires) ont été utilisés dans d'autres régions du monde et dans d'autres écologies. Si dans quelques cas ces initiatives ont connu certains succès, dans beaucoup d'autres, les résultats n'ont pas été à la hauteur des espérances ou bien ont été des échecs, en particulier dans l'agriculture pluviale et les zones sèches. La Révolution verte ne serait-elle possible que dans les milieux tropicaux où les ressources en eau sont abondantes ? La diffusion des thèmes techniques de la Révolution verte dépendrait-elle avant tout des conditions d'environnement économique qui ont été très favorables dans les pays d'Asie tropicale humide ? Mais plus encore, dans les régions où on a considéré qu'elle était un succès, la Révolution verte n'atteint-elle pas des limites ? On a en effet constaté des plafonnements de rendements dans le Punjab, ainsi que différents problèmes environnementaux qui apparaissent comme des menaces pour les rendements futurs. L'objet du séminaire était de faire le point sur les expériences auxquelles des chercheurs du CIRAD ont participé, afin de nourrir la réflexion sur l'après Révolution verte. Cette réflexion a été entreprise dans le cadre des travaux effectués par le CIRAD sur la Révolution Doublement verte.