Le continent africain n'a pas de tradition de pisciculture et les premières tentatives pour développer réellement cette activité remontent aux années 1940. Le système d'élevage développé s'appuyait sur la mise en oeuvre d'étangs et le produit de cette activité était essentiellement destiné à l'autoconsommation. Au Niger, au début des années 1980, la proposition retenue pour compenser la diminution de la ressource halieutique a été de concevoir un système de production intensive en cages flottantes sur le fleuve Niger. Destiné à être conduit à l'échelle artisanale par des pêcheurs, cet élevage de type filière adapté aux caractéristiques de la vallée du fleuve exige cependant l'acquisition par les bénéficiaires d'une grande rigueur en matière de gestion technique et économique. Surtout, elle laisse peu de place à l'erreur par rapport à l'élevage en étang. Cet exemple montre au travers de son historique et de ses récentes performances zootechniques comment peuvent être validés des résultats technico-économiques obtenus en station de recherche ou en phase pilote directement confrontés aux réalités socioprofessionnelles des "apprentis aquaculteurs" africains. Le référentiel biotechnique établi au cours de la phase pilote (1981-l986) et de la phase de vulgarisation (1987-1990) est rappelé pour l'alevinage et les différentes étapes du grossissement. Les causes de la dégradation des résultats techniques obtenus lors de la phase d'autogestion et de pérennisation sont analysées et discutées au regard de l'évolution globale de la filière et de son environnement