L'étude porte sur un parc à rônier (Borassus aethiopum) de la région Sud-Ouest où ce palmier abonde. Y sont analysés sa composition floristique, sa structure, sa dynamique et son fonctionnement, notamment ses modes d'exploitation et son importance économique. Le parc à rônier de Wolokonto est quasi monospécifique. Mais on observe l'apparition récente d'espèce fruitières en vergers. Les rôniers sont organisés à partir de l'habitat, en alignements denses > 100 individus/ha. L'évolution passée et la dynamique actuelle montre que le parc est en extension grâce aux exploitants qui entretiennent une abondante régénération. L'appropriation du rônier et de ses produits est complexe. La propriété de l'espèce est dissociable de celle de la terre et près d'un rônier sur deux est exploité par un autre que leur propriétaire. La sève du rônier dont on fait du vin de palme est le principal produit d'exploitation. L'extraction de la sève est pratiquée sur 70% des rôniers de plus d'un mètre de hauteur, indiféremment de leur sexe, selon un mode saisonnier maîtrisé qui permet leur survie mais peut affecter leur croissance. Le nombre de bourrelets cicatriciels liés à cette extraction a permis de déterminer sa fréquence en moyenne tous les 3 ans et d'évaluer l'âge des individus, soit entre 15 et 90 ans. L'importance de la consommation et de la commericalisation du vin de palme, l'exploitation des feuilles du rônier, ses multiples autres usages mais aussi le peu d'effet de compétition exercé par l'espèce sur les cultures associées en font une composante essentielle du système de production agricole des Turkas.