Cet article présente les résultats d'essais en cours au Nord Cameroun sur Faidherbia albida. La stratégie de croissance de Faidherbia albida, en particulier son démarrage lent, constitue une entrave à l'installation de parcs arborés en milieu paysan. En effet, au cours des trois premières années, les plants doivent faire l'objet d'attention afin d'éviter leur destruction par les opérations culturales. Après cette période on constate que la croissance des arbres dominants s'accélère et que l'espèce s'adapte bien, sous 850 mm de pluviométrie annuelle, aux plateaux ferrugineux avec dalle latéritique fissurée et nappe phréatique très profonde.Sur le même site, dix ans après la plantation, on ne perçoit pas encore l'influence de Faidherbia albida sur le comportement des cultures associées. Les provenances soudano-sahéliennes constituent le meilleur choix pour le reboisement en zone soudano-sahélienne du pays. En revanche, pour la zone soudano-guinéenne où l'espèce n'est pas encore présente à l'état spontané, le choix de provenances étrangères mais de la même zone écologique (sud du Tchad, sud du Sénégal) est largement préférable à l'utilisation des provenances camerounaises septentrionales. Parmi les autres recommandations au développement, les auteurs préconisent la constitution de parcs uniquement dans les terroirs de culture continue, sous forme de plantation en lignes installées exclusivement en plein champ. Un espacement de 10 m entre les lignes est proposé afin de ne pas gêner les opérations culturales mécanisées