Les zones de savanes d'Afrique de l'Ouest traversent une période de mutation. Un accroissement démographique rapide altère le renouvellement des ressources et provoque une dégradation du milieu physique.Toutefois, les évolutions sont plus nuancées. En particulier, face à une pression foncière plus forte, les communautés nomades réagissent mettant en oeuvre de nouveaux systèmes de culture plus intensifs et de nouveaux systèmes d'élevage plus intégrés. Cependant, des ruptures fortes apparaissent quand certains seuils de densité de population sont atteints. Dans ce contexte, le rôle du marché est prépondérant. Le renforcement ou l'émergence de filières (maïs, coton, lait, ... ) a un impact important sur la diffusion de pratiques favorables à une agriculture durable. Des pôles de développement se créent, tirés de plus en plus par les villes de la côte ou les capitales. Les formes de coordination entre acteurs permettent d'améliorer les performances du système ou de corriger les imperfections du marché. Le degré de structuration de certaines filières, l'émergence de collectivités locales ou d'organisations paysannes, les actions des ONG et services publics influent sur les revenus des producteurs et sur la capacité des communautés rurales à prendre en compte la gestion des ressources renouvelables. Cependant, le contexte politique et le degré de démocratisation restent très variables d'un pays à l'autre. Des zones d'instabilité chronique perdurent, notamment en Afrique Centrale, et entravent l'émergence de dynamiques de développement.