En zone forestière de Côte d'Ivoire, sur des dispositifs pérennisés en milieu réel, des solutions à la culture itinérante sont évaluées. Face à un accroissement continu de la population rurale, les temps de jachère diminuent et un changement des techniques culturales doit être envisagé. Une gestion agrobiologique des sols combinant des jachères de courte durée (entre 6 à 18 mois) et l'emploi minimisé d'intrants permet pour certains systèmes de culture d'envisager une agriculture durable et intéressante sur le plan économique. Chromolaena odorata, l'adventice qui domine les paysages agricoles sur les sols non inondés, peut être gérée en mulch pour un semis direct de céréales et être contrôlée facilement à moindre coût avec l'herbicide 2,4-D. Son maintien dans le cadre de succession six mois de culture/six mois de jachère révèle des aptitudes à maintenir la fertilité du soi qui est bonne au départ. Cependant, sur ce temps de durée, l'effet maîtrise des adventices est insuffisant. Comme autre solution, sa substitution par du P phaseoloides permet avec un minimum d'investissement de limiter le recours aux intrants chimiques. La principale option envisagée, la gestion en couverture vive avec des herbicides, montre tout son intérêt dans le cadre de succession avec du maïs et des jachères de six mois. Pour les systèmes de culture à base de riz, de manioc et d'igname, la poursuite des expérimentations avec des évaluations économiques en grandeur réelle sont nécessaires, Sur les essais, ces mêmes solutions sont améliorées et comparées pour évaluer leurs impacts sur la fertilité du sol. Ces deux niveaux d'analyse sont complémentaires. Ils permettront de pouvoir mieux définir le domaine d'application de ces itinéraires techniques.