Notre étude s'est intéressée à la diversité génétique des actinomycètes du genre Frankia, symbiotes des plantes appartenant aux genres Casuarina et Allocasuarina de la famille des Casuarinacées. Certaines espèces de ces plantes actinorhiziennes, endémiques de l'Australie pour la plupart ont été largement introduites depuis 2 siècles dans la zone tropicale et subtropicale du globe. Elles ont été particulièrement utilisées dans des programmes de reforestation pour leur caractère de plantes pionnières lié à la capacité à fixer l'azote atmosphérique de leur microsymbiote racinaire. Afin d'éviter tout biais lié à l'isolement et à la culture de ces microorganismes, nous avons développé la méthodologie nécessaire à leur identification et caractérisation directement à l'intérieur des tissus végétaux (nodules) prélevés en Australie et dans les aires de réintroduction. Les résultats montrent qu'une diversité des souches de Frankia et une spécificité d'hôtes existent en Australie alors que les nodosités prélevées dans les zones d'introduction ne comportent qu'un seul type de souche quelle que soit l'espèce considérée. Par des expériences d'inoculations croisées conduites au laboratoire, nous avons confirmé l'absence de spécificité symbiotique au sein d'un même genre végétal entre les espèces étudiées. Afin d'expliquer ces résultats, un certain nombre d'hypothèses sont proposées, liées à l'évolution de la symbiose et aux différences de compétitivité de ces souches en conditions symbiotiques mais aussi saprophytiques.