Dans les conditions tropicales humides de la culture mécanisée de canne à sucre à la Réunion, la traficabilité du sol est déterminante au moment de la récolte annuelle, caractérisée par le passage d'engins lourds et par des problèmes de compaction. Les opérations de replantation sont moins fréquentes (5 à 8 ans), mais sont souvent réalisées en conditions humides. Dans un premier temps, on examine la traficabilité sous l'angle de la sensibilité au tassement. Un seuil de teneur en eau critique (38 g.cm-3) est mis en évidence par le test Proctor modifié, dont l'énergie mise en jeu correspond aux conditions de culture (140 kJ.m-3). Les performances d'un tracteur au labour sont ensuite mesurées au champ, selon différentes conditions de teneur en eau initiale dans la couche superficielle. On met en évidence ainsi une teneur en eau critique, identique à la précédente, et déterminante sur le fonctionnement de la cellule motrice (glissement, dépense énergétique). Ce seuil semble donc déterminer à la fois la traficabilité, au sens restreint de la sensibilité au tassement du sol, et l'efficience d'intervention des matériels. On note qu'il représente près de 95% de la teneur en eau à la capacité au champ, valeur souvent retenue par la littérature comme seuil de traficabilité. Dans un second temps, un modèle d'évolution climatique de la teneur en eau dans la couche superficielle (0-20 cm) est élaboré [...]