Les fèves noires apparaissent comme les principaux agents des taux d'acides gras libres (AGL) élevés. Si des récoltes tardives liées à des contraintes de travail l'expliquent en partie, ce document introduit deux nouvelles hypothèses : d'une part, le climat saisonnier et la sécheresse de janvier à mars jouent un rôle clef sur la pourriture et le dessèchement des cabosses, et c'est pourquoi à cette période en particulier, les cabosses sur-matures produisent de vraies fèves noires ; d'autre part, l'augmentation des taux d'AGL et donc des fèves noires au cours de ces dernières années suggère un effet plus marqué des sécheresses et de l'harmattan. Le problème de qualité du cacao en général et des AGL en particulier serait donc partiellement déterminé par la dégradation de la pluviométrie, de l'environnement, et partant, considéré comme une des conséquences de la déforestation. Il semble donc se dérouler un processus complexe de baisse de qualité articulé sur le déroulement du cycle du cacaoyer : Au fil des années, les conditions de production évoluent : 1/ Déforestation massive et impact accru de la grande saison sèche et de l'harmattan sur les cacaoyers. 2/ Augmentation de la superficie des exploitations et dépendance croissante au regard du travail extérieur à la famille restreinte. 3/ Vieillissement des plantations et moindre résistance des arbres. 4/ Chute des prix décourageant les producteurs (et leurs travailleurs), et engendrant aussi une baisse des traitements insecticides, lesquels ont également une incidence sur l'état sanitaire de la cabosse, et donc in fine, des fèves de cacao. 5/ Augmentation de la concurrence entre pisteurs et acheteurs, qui regardent peu la qualité et recherchent le volume, ce qui conduit de plus en plus de planteurs à négliger le tri des cabosses et des fèves.