Les éleveurs du delta, bien que situés dans une zone où l'agriculture est privilégiée, trouvent des débouchés pour commercialiser leurs animaux et en tirer ainsi un chiffre d'affaires non négligeable. Loin de la grande zone pastorale du Ferlo et des grands marchés à bestiaux, ils passent par l'intermédiaire de commerçants et satisfont aussi les bouchers des villes rurales qui se rendent alors directement dans les élevages. Les ventes de bovins offrent un chiffre d'affaires important. Il s'agit surtout de mâles vendus à des bouchers ou à des commerçants entre décembre et février. Les ventes d'ovins sont concentrées autour de la fête de la Tabaski. Il s'agit dans ce cas exclusivement de mâles vendus surtout à des particuliers. Les femelles de bovins ou d'ovins sont plutôt vendues à des éleveurs ou à des bouchers lorsqu'elles sont âgées. Les caprins servent souvent de trésorerie en saison sèche. L'intensité de commercialisation est certes différente d'un éleveur à un autre suivant la taille de son troupeau et l'importance de ses autres sources de revenus. Les wolofs ont ainsi souvent acquis leurs animaux en réinvestissant leur revenus agricoles et n'hésitent pas à exploiter leur troupeau pour faire fructifier leur investissement et diversifier leurs revenus. Les éleveurs peuls considèrent plutôt leurs animaux comme un capital dans lequel ils peuvent puiser pour assurer les dépenses et passer les années difficiles. La sécurisation des revenus de certains de ces éleveurs peuls par l'agriculture devrait leur permettre d'exploiter plus leurs troupeaux à l'image des wolofs.