Parmi plus de 160 espèces d'insectes ravageurs du sorgho au niveau mondial, seules quelques unes revêtent une importance économique en Afrique de l'Ouest. La mouche des pousses Atherigona soccata est le principal ravageur des plantules en cas de semis tardif, pouvant causer des dégâts qui peuvent dépasser 78 %. Parmi les foreurs de tiges, les plus importants sont Busseola fusca et Sesamia calamistis ; ils sont responsables pour la mouche des pousses de dégâts foliaires, et pour les foreurs de coeurs morts et de galeries larvaires pouvant se traduire par la casse de la tige ou du pédoncule paniculaire, ou par le non-remplissage des grains. Au Nigeria, B. fusca et Sesamia spp. sont responsables de pertes de rendement de l'ordre de 20 % en champs paysans. Les cercopides, particulièrement Poophilus costalis et Locris spp., sont des piqueurs-suceurs de graminées polyphages attaquant préférentiellement le sorgho, auquel ils transmettent la bactérie Xanthomonas sp., ce qui se traduit par des taches chlorotiques et des pertes de rendement pouvant atteindre 40 %. Les attaques de la cécidomyie Stenodiplosis sorghicola sont favorisées par les floraisons tardives, l'alimentation des larves sur les ovaires en développement provoquant des avortements qui se traduisent par des pertes de rendement de 15 à 100 %. Les punaises des panicules, particulièrement Eurystylus oldi constituent un frein majeur à l'augmentation de la production de sorgho par l'adoption de variétés améliorées. Leurs piqûres d'alimentation dans les grains en maturation occasionnent des pertes quantitatives et qualitatives directes et indirectes, car elles favorisent le développement secondaire de moisissures. Les insectes ravageurs des stocks, dont le plus important est Rhyzopertha dominica, sont une contrainte du même ordre ; ainsi au Mali, les pertes qu'ils occasionnent au niveau villageois sont bien plus importantes sur les variétés améliorées que sur les variétés locales stockées de façon traditionnelle. Des