La résistance du riz à la pyriculariose (Magnaporthe grisea) est contrôlée par des interactions spécifiques entre des gènes d'avirulence fongiques et des gènes de résistance du riz. Une analyse génétique de l'avirulence à l'aide d'isolats de M. grisea pathogènes du riz, nous a permis d'identifier le gène d'avirulence AVR1-IRAT7 (1) qui interagit avec le gène Pill-t du riz Le clonage posiotionnel de ce gène a conduit l'isolement d'un fragment génomique de 15.5-kb qui confère l'avirulence vis-à-vis du cultivar IRAT7 quand il est introduit par transformation dans une souche de M. grisea virulente. La délétion d'un fragment interne d'ACE1 par recombinaison homologue dans la souche avirulente Guy 11 conduit à un mutant virulent. Le parent virulent du croisement étudié possède une insertion d'un rétroposon de type SINE dans la phase codante d'ACE1. L'analyse de la séquence du gène ACE1 montre qu'il code pour une large enzyme multi-fonctionnelle qui possède la plupart des domaines caractéristiques des polycétides synthétases. ACE1 ne s'exprime qu'au cours de l'infection lors de la phase de pénétration. L'ensemble des caractéristiques d'ACE1 montre qu'il correspond à une nouvelle classe de gènes d'avirulence fongiques. En effet, ACE1 devrait contrôler la production d'un métabolite secondaire qui serait le signal reconnu par la plante résistante. Ce type d'interaction entre un métabolite d'agent pathogène et un gène de résistance spécifique n'a pour l'instant été décrit que dans le cas d'une seule interaction bactérienne (syringolide-soja).