Des variétés d'igname du groupe kokoro (Dioscorea rotundata) ont été introduites depuis le Bénin dans la zone de savane de Côte d'Ivoire en vue d'y développer la production de cossette. Ces variétés sont considérées comme les variétés du type D. rotundata les moins exigeantes en fertilité du sol. Cette caractéristique peut être mise à profit pour sédentariser les systèmes de culture à base d'igname. Cette communication fait le point sur les deux années de diffusion des variétés kokoro dans trois régions du Nord de la Côte d'Ivoire (Ferkessédougou, Dabakala, Dikodougou). Les kokoro se sont bien adaptés à ces situations et ne présentent pas de sensibilité particulière aux maladies virales et fongiques. Les rendements obtenus par les kokoro se situent entre ceux de la variété florido (D. alata) et ceux du krenglè (D. rotundata), sachant que le florido correspond dans la plupart des parcelles tests au meilleur rendement. Les paysans ont bien apprécié les kokoro principalement pour leur taux élevé de multiplication et leur qualité gustative. Actuellement plus d'une centaine de paysans cultivent ces variétés sur des surfaces inférieures au quart d'hectare. Du fait de leur moindre exigence en fertilité du sol, les kokoro comme la variétéflorido permettent de maintenir la culture de l'igname sur des terres appauvries. Il s'agit d'une simple adaptation à une situation de dégradation des conditions de production. D'autres solutions techniques plus novatrices devront être proposées aux producteurs si l'on veut améliorer les rendements, préserver les ressources naturelles (sol; forêt) et surtout assurer la durabilité des systèmes de culture à base d'igname dans les régions en cours de peuplement.