La baisse de fertilité des sols est souvent avancée comme expliquant des écarts de productivité d'une filière agricole par rapport à des objectifs de développement régional ou de niveau de revenus des populations rurales. La filière coton au Nord Cameroun n'échappe pas à cette mise en avant, même si peu d'études ont permis de l'établir. Un suivi a été réalisé dans le cadre du Projet Régional de Recherches Agronomiques des Savanes d'Afrique Centrale (Prasac) sur 84 parcelles de cotonniers dans quatre villages de référence au Nord-Cameroun durant la campagne 1999 s'attachant à relever des données sur le climat, les sols et les techniques culturales réalisées. L'explication des variations de rendement observées pour chaque catégorie de variable sont respectivement de 31, 41 et 43%. Les techniques culturales, dont la principale le contrôle des adventices, ont donc un poids au moins équivalent aux propriétés des sols dans l'explication des rendements obtenus, même s'il existe une certaine redondance d'explication entre les différentes catégories de variables. Une partition des parcelles selon la teneur en argile permet d'améliorer sensiblement les différentes corrélations. Les variations de rendement des parcelles à taux d'argile inférieur à 8%, correspondant le plus souvent aux sols ferrugineux de la province du Nord, sont expliqués principalement par les techniques culturales. L'âge des parcelles, à partir d'un seuil de 16 années de culture, entraîne une baisse des rendements et du C total, de la CEC et du pH, suggérant une baisse des propriétés chimiques des sols sous culture. Les variables sols et techniques culturales sont prépondérantes dans l'explication des variations de rendement des parcelles à taux d'argile supérieur à 8%, correspondant principalement aux planosols et vertisols cultivés dans l'Extrême-Nord. Un taux important de Na et un déséquilibre en bases sont reliés avec de faibles rendements. L'hypothèse la plus plausible pour cette région est, sous la fo