Les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont devenus très fréquents et parfois meurtriers dans la zone méridionale du Tchad. Ces conflits sont souvent la résultante des pratiques culturales et pastorales mises en oeuvre par les différentes communautés qui utilisent un même territoire. La descente périodique des troupeaux de bovins appartenant à des éleveurs transhumants du nord vers le sud du pays et leur remontée vers le nord en début de saison des pluies causent parfois des dégâts dans les cultures. Face à la multiplication de ces conflits d'usage, de nouveaux modes de règlement se sont mis en place. Des cadres de concertation et de dialogue ont été mis en place par les communautés elles-mêmes en vue de prévenir et régler les conflits d'usage pouvant apparaître sur leur territoire. On constate que les comités les plus efficaces sont ceux qui ont la meilleure légitimité aux yeux des communautés en présence, par exemple lorsqu'ils bénéficient d'une caution morale émanant des autorités religieuses de la place. A l'inverse, les enquêtes ont montré que les comités de dialogue et de règlement des conflits crées à l'initiative des autorités administratives sont inefficaces.