1. La problématique: Au niveau d'un territoire villageois, les femmes sont les principales utilisatrices de la ressource arborée. Du fait des usages qu'elles ont du bois, qui est leur principal source de combustible, et accessoirement des autres produits de l'arbre, elles sont les principales concernées par l'évolution de la ressource arborée dans leur espace de pratiques. Cette ressource régresse pourtant considérablement du fait de la combinaison de processus naturels (aléas climatiques) et humains (défriches pour la mise en culture, bûcheronnage, surpâturage) sur lesquels elles n'ont pas d'emprise et contre lesquels elles peuvent difficilement lutter par elles-même. Pis, les actions intentées par le Développement visant à enrayer cette dégradation de la ressource arborée ne les touchent actuellement que faiblement au Nord Cameroun. Même si, depuis une dizaine d'année il existe une prise de conscience de la nécessité d'associer les femmes au développement local (Lycette, 1993; Mehra, 1993; Russo et al., 1989), cela se heurte encore à un certain nombre de résistances sociales qui fait que les femmes sont encore en marge des actions de développement, y compris de celles pour lesquelles elles devraient être centrales, comme celles visant à une meilleure gestion des ressources ligneuses. Dans le cadre d'une évaluation des ressources arborées des territoires villageois de référence du PRASAC et de leur gestion par les communautés d'usager, il est apparu essentiel, fort de ces constats, de mener une étude particulière sur les femmes qui utilisent cette ressource. Cette étude vise à analyser les connaissances et pratiques de gestion de la ressource arborée par les femmes, afin de mieux cerner la manière dont elles pourraient être mieux impliquées dans les actions de gestion de l'arbre: Quelles sont leurs représentations de la ressource arborée, de son exploitation, de sa gestion, de son évolution ? Comment veulent-elles et peuvent-elles participer à une meilleure gestion