L'étude menée dans le village d'Allokokro à la périphérie de Bouaké (Centre de la Côte d'Ivoire) montre que la pression démographique due en partie à la présence de la ville a entraîné une saturation progressive de l'espace agraire (réduction des superficies de terres à défricher et en jachère). Cette saturation de l'espace modifie les systèmes de production végétale et les pratiques qui y sont liées, toutefois la jachère demeure la pratique de base pour gérer la fertilité du sol. La réduction de la durée des jachères affecte surtout le système de culture traditionnel à base d'igname. Elle a eu pour conséquence la baisse générale de la fertilité des terres. Les paysans les plus dynamiques en accord avec ce constat, ont mis l'accent sur le maraîchage dans les bas-fonds. Mais vu la texture très sableuse des terres de bas-fond dans ce village et malgré l'utilisation de fertilisants (à faible dose), la durabilité des systèmes de production maraîchers n'est pas non plus assurée. Pour juguler ce problème, des innovations techniques comme l'amélioration des jachères par l'introduction de légumineuses (arborée et herbacée) ont été testées dans certaines exploitations. Une évaluation à mi-parcours a révélé d'une part le bon comportement du Gliricidia sepium et d'autre part un meilleur taux de recouvrement du Mucuna pruriens par rapport au Pueraria phaseolides. Il revient aux organismes de recherche en partenariat avec les producteurs de la zone péri-urbaine de Bouaké de poursuivre les travaux sur la gestion de la fertilité du sol initiés à Allokokro.