La mission d'expertise en appui au Projet DECVAS avait pour objectif de faire le point sur l'avancement des réalisations du volet cocotier. Dès les premières visites de terrain dans la cocoteraie de la Grande Comore, il a été observé un état sanitaire des cocotiers profondément inquiétant: feuillage très sombre, charge en noix très réduite, symptômes caractéristiques de faiblesse des arbres. L'observation plus détaillée des palmes a révélé la présence sur la face inférieure des folioles d'un nombre impressionnant de stades immatures d'aleurodes à l'aspect farineux. De la fumagine associée aux dégâts provoqués par les aleurodes couvre de façon spectaculaire la face supérieure des feuilles. La présence du champignon limite ainsi les échanges gazeux et la photosynthèse. La fumagine se dépose sur les étages de végétation inférieurs (fruitiers, vanille, bananiers), et infecte les autres plantes d'intérêt agronomique. Les plants en germoir des pépinières cocotier du Projet en Grande Comore sont déjà infestés. Des photos des dégâts ayant été communiquées dès le début de la mission, l'hypothèse d'un aleurode avait été évoquée d'emblée sans exclure la possibilité d'une pullulation de cochenille ou du puceron Cerataphis sp. La présence d'aleurodes a été confirmée et les échantillons rapportés à Montpellier ont confirmé cette hypothèse. Afin de mesurer l'ampleur du problème, le tour de l'île a été effectué et il s'avère que 90% de la cocoteraie de la Grande Comore (environ 780.000 arbres) est affectée par cette pullulation d'aleurodes, avec un degré plus ou moins élevé d'infestation par la fumagine. Certaines zones sont touchées depuis plus de 2 ans, d'autres, au nord de l'île, depuis seulement 6-7 mois. Cette situation est très grave pour les agriculteurs qui se retournent vers les politiques et ces derniers vers les techniciens. Il est donc urgent de lancer un programme de lutte biologique pour diminuer la pression de ce ravageur qui est incontestablement le facteur limitant