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Comment l'alliance du terrorisme et du narcotrafic façonne les territoires des piemonts amazoniens des pays andins : l'exemple du Alto huallaga au Pérou

Valencia Chamba F., Rios Alvaredo J., Piketty M.G., Poccard Chapuis R., Tourrand J.F.. 2003. In : Dugué Patrick (ed.), Jouve Philippe (ed.). Organisation spatiale et gestion des ressources et des territoires ruraux : actes du colloque international, 25 - 27 février 2003, Montpellier, France. Montpellier : CIRAD, 1 Cd-Rom. Colloque international sur l'organisation spatiale et gestion des ressources et des territoires ruraux, 2003-02-25/2003-02-27, Montpellier (France).

Jusqu'en 70, le Alto Huallaga est une tranquille région amazonienne de piémont andin couverte à 90% de forêt. Au début de la décennie 90, le Alta Huallaga est considéré comme une des principales zones de production de cocaïne. Après la Colombie et avant la Bolivie, le piémont andin péruvienne a été façonné par l'alliance entre le narcotrafic et le terrorisme. Parmi les principales causes, vient le quasi-abandon d'une agriculture familiale pas assez nombreuse pour jouer un rôle politique majeur à l'échelle nationale. La productivité de la main d'oeuvre dans la culture de coca étant de 5 à 10 fois supérieure à celle de n'importe quelle autre culture. L'agriculture familiale s'y est laissée entraîner, d'autant plus facilement que la plupart des exploitations en cultiver déjà quelques pieds pour la consommation traditionnelle des feuilles. Une autre cause déterminante est l'efficacité de la filière coca capable aussi bien d'organiser les migrations de paysans sans-terre et futurs planteurs de coca originaires de la Sierra et de la Costa vers l'Amazonie, que d'exporter vers le 1er Monde le produit fini. Deux autres facteurs ont joué un rôle de premier plan : l'évolution de la guérilla socio-politique du Sentier Lumineux en mouvement terroriste à la solde du narcotrafic et la forte implication dans le système mafieux de leaders politiques, du système bancaire national et international. Maintenant que plus de 80% des surfaces en coca ont été détruites, la région donne l'impression de sortir d'un cauchemar. Chaque famille compte des morts. Les financements se limitent surtout à l'élimination des cultures de coca. La jeune génération ne sait que cultiver de la coca. L'espace est en grande partie déforesté et les terres fortement dégradées. Rien n'est joué, d'autant plus que d'autres cultures illicites ne demandent qu'à repartir sur les cendres de la coca en utilisant des filières similaires.

Mots-clés : impact sur l'environnement; gestion foncière; gestion des ressources; exploitation agricole familiale; trouble social; déboisement; produit non alimentaire; coca; paysannerie; amazonie; pérou; drogue

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