Le système d'irrigation goutte à goutte (GàG), à côté d'avantages indéniables, peut conduire à une répartition très hétérogène de l'eau dans le profil si les apports (débit, doses, périodicité) ne sont pas adaptés aux caractéristiques hydriques et hydrodynamiques du sol, et entraîner une insuffisance ou un excès d'eau. Une autre conséquence moins connue est une mauvaise colonisation du sol par les racines et donc un accès insuffisant aux ressources naturelles du sol (eau de pluie et éléments nutritifs). Ce risque est d'autant plus fort que les écartements entre goutteurs sont larges. On propose un outil de diagnostic in situ du fonctionnement de systèmes d'irrigation GàG, en relation avec le sol. Il s'agit d'une évaluation semi-quantitative de la distribution de la densité de longueur du système racinaire (DLR). On compte et on cartographie les racines apparaissant sur la paroi d'une fosse ouverte perpendiculairement à la ligne de goutteurs. A partir de ces comptages d'impacts, grâce à une méthodologie validée et à un logiciel approprié (RACINE), il est possible d'inférer une estimation spatialisée de la densité de longueur racinaire. Cette méthodologie a été mise en oeuvre à la Réunion dans deux champs de canne à sucre, l'un irrigué en GàG, l'autre en aspersion, en procédant conjointement à une cartographie de la teneur en eau. Les objectifs étaient: i) comparer la croissance racinaire sous les deux méthodes d'irrigation (champ A), ii) diagnostiquer un dysfonctionnement de la croissance de la canne en irrigation GàG (champ B). Le sol des deux champs est argileux profond et assez homogène. Les variétés sont identiques et les stades de végétation peu différents. Dans le champ A, l'humectation du sol et la distribution racinaire sont très bonnes, en aspersion comme en GàG. Les lignes d'iso-DLR de 0.1 cm/cm3 se trouvent dans les deux cas à une profondeur d'environ 70 cm, avec des DLR supérieures à 1 cm/cm3 dans les 20 premiers cm. Il existe néanmoins une légère déforma