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La participation des usagers à la gestion de l'irrigation : des mots d'ordre aux réalités dans les pays du sud

Jamin J.Y., Bisson P., Fusillier J.L., Kuper M., Maraux F., Perret S., Vandersypen K.. 2005. Les Colloques de l'Académie d'Agriculture de France, 91 (1) : p. 65-83. Colloque Irrigation et développement durable, 2005-05-19, Paris (France).

La participation des usagers à la gestion de l'irrigation, promue par la conférence de Dublin (1992), est devenue un mot d'ordre généralisé sur la planète. Elle a souvent été imposée par les bailleurs de fonds, soucieux de réduire les dépenses publiques et d'améliorer la gestion de périmètres irrigués construits dans le cadre de grands projets de développement et jusque-là presque toujours étroitement gérés et encadrés par l'État. La participation s'insère dans un processus général de transfert des périmètres irrigués aux usagers. Sur les principes, elle s'inspire d'une part de situations très anciennes, où l'irrigation est étroitement associée aux sociétés et gérée dans le cadre de règles partagées par tous, et d'autre part d'expériences plus récentes de petite irrigation lancées avec une plus grande participation des populations concernées et le soutien d'ONG. Pourtant, tant pour des questions d'échelle que pour des raisons techniques, historiques et sociales, cette participation n'est pas toujours aisée à mettre en oeuvre. Pour les paysans concernés, elle ne correspond pas forcément à une priorité, l'amélioration du niveau de vie de leurs familles par une meilleure productivité de la terre, de l'eau, et surtout de leur travail, étant souvent plus motivante pour eux qu'une participation active à la co-gestion d'infrastructures en général conçues sans leur implication. L'irrigation implique, par nature, le partage d'une ressource commune, l'eau, sur des espaces restreints, les périmètres irrigués. Elle nécessite des investissements importants, dépassant souvent les possibilités individuelles. Enfin, elle demande une bonne coordination des actions et donc une circulation de l'information entre les différents acteurs. Elle conduit à une forte organisation sociale pour mieux gérer l'eau, les terres irrigables et les infrastructures mises en place. Il est implicite que cette organisation devrait permettre une répartition équitable des ressources et limiter les conflits

Mots-clés : irrigation; gestion des eaux; programme d'irrigation; gestion des ressources; participation; partenariat; association d'agriculteurs

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