Caractériser l'évolution des sols sous culture nécessite une comparaison de deux états de sols avant et après une période de mise en culture suffisamment longue pour pouvoir déterminer les modifications survenues. Or le suivi continu de parcelles pour établir un tel référentiel est long coûteux et hasardeux quand on travaille en milieu réel. Pour contourner cette difficulté, l'étude a porté sur des parcelles pour lesquelles étaient disponible une première caractérisation réalisée antérieurement et sur lesquelles il a été procédé à une seconde caractérisation en 2004. La mobilisation des chercheurs, techniciens et agriculteurs ayant participé à la première étude a été déterminante dans le repérage exact des parcelles. La description des techniques d'analyses utilisées en première caractérisation a permis d'effectuer la seconde à l'identique. Une base de 58 parcelles de sols ferrugineux cultivés du Bassin de la Bénoué a été constituée avec une période entre deux caractérisations allant de quatre à vingt et une années. Les résultats portent ici sur 27 parcelles. Il ressort de cette étude que (i) le taux de matière organique des sols n'a chuté qu'assez faiblement, (ii) que la CEC des sols a fortement chuté ainsi que les réserves minérales des sols en K, Ca et Mg et (iii) que cette baisse des réserves minérales peut être mis en parallèle avec les bilans minéraux déficitaires des cultures. Ces hypothèses doivent être confirmées par le dépouillement du reste des données, mais il s'avère que les caractéristiques de ces sols particulièrement fragiles diminuent, même si les conséquences sur la production n'est pas encore perceptible, que cette évolution n'est pas parallèle à une diminution de la matière organique totale des sols et que la diminution des réserves minérales soit le facteur le plus inquiétant pour l'avenir de ces systèmes de culture. (Texte intégral)