La filière vanille est actuellement confrontée à de grandes difficultés dues d'une part à la concurrence de la vanilline de biosynthèse sur le marché des arômes alimentaires, d'autre part à l'augmentation récente de la production dans des régions de culture traditionnelles ou nouvelles (Ouganda, PNG, Inde) avec une qualité inégale des gousses mises en marché. Devant cette situation, une grande partie des producteurs, en particulier dans les DOM-TOM, ont choisi de mettre en oeuvre ou de renforcer une politique de qualité et de traçabilité des produits. La réalisation de cet objectif nécessite une meilleure connaissance de la diversité phénotypique et génétique des variétés cultivées. Originaire du Mexique où les ressources génétiques sont actuellement menacées, le vanillier a été introduit dans les îles de l'Océan Indien et de l'Océan Pacifique au XIXème siècle. La collecte, la conservation et l'évaluation des ressources génétiques dans le centre d'origine mais aussi dans les zones de dispersion secondaire sont donc des priorités. Une importante collection de vanilliers cultivés et apparentés a été rassemblée à Saint Pierre de la Réunion. Actuellement, 449 accessions représentant 36 espèces constituent cette collection. La diversité génétique a été étudiée à l'aide de marqueurs AFLP, qui mettent en évidence une forte structuration par espèce. La diversité intra-spécifique des principales espèces cultivées, V. planifolia et V. tahitensis est relativement faible et probablement due à l'accumulation de mutations somatiques ponctuelles à partir d'une base génétique étroite. Les deux espèces montrent des variations du niveau de ploïdie (2n=2x, 2n=4x et plus rarement 2n=3x). Des méthodologies d'étude des caractères de tolérance aux viroses et de qualité aromatique ont été mises au point pour caractériser les accessions. Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet BRG 44 (AF 2003-2004). (Texte intégral)