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Stratégies des planteurs de cocotiers au Ghana face à la maladie du jaunissement mortel

Ruf F.. 2008. In : International Workshop on Lethal Yellowing Diseases on Coconut, Ghana, Accra, 3-6 June 2008. Accra : CIRAD, p. 67-84. International Workshop on Lethal Yellowing Disease on Coconut, 2008-06-03/2008-06-06, Accra (Ghana).

Au Ghana, le cocotier connait un fort développement dans les années 60 à 80, dans la région "Western", sur sa frange côtière. Puis, progressivement touchées par la maladie du jaunissement mortel, de nombreuses plantations disparaissent. La réponse des planteurs est l'arrêt des investissements dans le cocotier, et avec quelques années de retard, la diversification vers le palmier, le cacaoyer et l'hévéa. Dans le même temps, d'autres villages, plus à l'intérieur des terres, indemnes de la maladie, continuent de planter des cocotiers. Entre les deux, le "coeur" du bassin de production de noix de coco, la région de Jomoro, reste également indemne, mais connaît un vieillissement et une baisse de production. Il en résulte un déplacement structurel des foyers de production, qui est analysé ici à travers un modèle élaboré pour d'autres cultures pérennes en situation de quasi monoculture notamment le cacaoyer, montrant une logique en termes de cycles régionaux, se succédant les uns aux autres. Ce "déroulement de cycles" est relativement indépendant des changements des prix. Il s'articule sur un épuisement de la rente du milieu naturel, et sur la conjonction entre cycle de vie de la plantation et cycle de vie familial. Ce modèle en relative indépendance du prix est d'abord testé avec succès sur le cas du cocotier au Ghana, avant 2005/06. En 2005/06, survient un changement économique majeur. L'arrivée d'acheteurs Nigérians contribue à faire doubler les prix des noix de coco. En 2007, le prix continue de monter. Sur un plan strictement technicoéconomique, aux prix affichés par les acheteurs Nigérians, la culture du cocotier hybride, moins vulnérable que le cocotier local, semble à nouveau très rentable, avec un facteur risque accepté dans les réions non touchées. La conjoncture permet donc de tester ce que dit le modèle dans le cas d'une hausse de prix, à l'opposé de la théorie néoclassique de base: dans la région de production de noix de coco, la réponse au prix est très faibl

Mots-clés : cocos nucifera; maladie bactérienne; ghana; jaunissement mortel

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