L'agronomie s'est classiquement construite autour du fonctionnement du peuplement cultivé à l'échelle de la parcelle, puis s'est intéressée à la façon dont les agriculteurs gèrent leurs systèmes de culture à l'échelle de l'exploitation agricole. L'implication croissante des exploitations dans les filières agro-alimentaires, au Nord comme au Sud, a amené les agronomes à s'intéresser aux interactions entre agriculteurs et premiers opérateurs aval autour de la gestion des flux de matière première agricole. Le concept de bassin d'approvisionnement est alors mobilisé, à la fois comme ensemble de parcelles portant une même production, et comme ensemble des exploitations agricoles fournissant un même opérateur (usines de transformation, supermarchés, premiers metteurs en marché). L'analyse de l'organisation des flux de matière première au sein des bassins d'approvisionnement se base sur une grille structurée autour de 4 composantes en interaction : les caractéristiques agronomiques du produit, les acteurs en interaction le long de la chaîne d'approvisionnement, les modalités de gestion des flux autour des variables de quantité, qualité, temps et espace, et les performances agronomiques de l'ensemble formé par ces quatre composantes. Cette approche permet de caractériser comment les décisions prises à l'aval impactent le fonctionnement et les performances des exploitations agricoles, et à l'inverse comment celles-ci impactent les possibilités d'atteindre ou non les objectifs des opérateurs aval. Partant de cette grille, des leviers d'action sont identifiés portant sur (i) la conception d'indicateurs agronomiques permettant de planifier et piloter les flux en quantité et qualité, (ii) sur les règles de décision mises en oeuvre par les agriculteurs et (iii) les outils de gestion des flux entre entités, pouvant aller jusqu'à des dimensions logistiques. Les liens avec l'économie, et notamment la question des incitations et du partage de la valeur entre les acteurs au sein d'un