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Agriculture contractuelle et boom de l'hévéaculture villageoise en Côte d'Ivoire

Ruf F.. 2013. Cahiers Agricultures, 22 (1) : p. 46-52.

DOI: 10.1684/agr.2012.0575

Certaines sociétés multinationales qui investissent dans des achats massifs de terre semblent constituer des menaces pour l'avenir des agricultures familiales. L'agriculture contractuelle, en revanche, peut s'avérer une alternative pour réduire les conflits sociaux, transférer et construire des innovations techniques et institutionnelles. Cette hypothèse est testée dans le Centre-Ouest de la Côte d'Ivoire à l'occasion d'une enquête conduite en 2008 auprès de 350 exploitations dont le revenu de base vient du cacao mais dont la moitié a adopté l'hévéa. En Côte d'Ivoire, l'hévéaculture familiale reste insérée dans une filière verticale où les sociétés de plantation jouent encore un rôle clef dans l'appui technique et l'achat du caoutchouc. Ce schéma assimilable à une forme d'agriculture contractuelle a permis l'introduction de l'hévéaculture dans les villages à un moment clef du déclin cacaoyer, en aidant les planteurs à réinvestir, à redresser leurs revenus, puis à épargner. Un des facteurs clef a été l'organisation des paiements du caoutchouc via le système bancaire. Le bilan est donc plutôt positif pour les opérateurs privés et publics et pour l'agriculture familiale, y compris dans sa frange la plus modeste. Il reste cependant la question du développement parallèle de plantations de 50 à 300 hectares par des haut-fonctionnaires, et leur emprise sur le foncier.

Mots-clés : hevea brasiliensis; agriculture contractuelle; politique de développement; développement agricole; enquête sur les exploitations agricoles; exploitation agricole familiale; revenu de l'exploitation; analyse économique; industrie du caoutchouc; côte d'ivoire; filière

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