En 1965, le Code Forestier Brésilien a établi les Aires de Protection Permanente (APP), des zones forestières sensibles situées en bordure de cours d'eau, de sources et sur les versants des collines. Sur le front pionnier de la Transamazonienne, dans l'Etat du Pará, les petits producteurs ont colonisé l'espace sans respecter ces APP. Mais, l'apparition de dégradations sur le milieu, la perspective d'une rémunération des services environnementaux et la mise en place de nouvelles politiques publiques remettent en question ces pratiques. Un enjeu important apparaît alors pour les agriculteurs des fronts pionniers de la Transamazonienne. Ceux-ci doivent parvenir à préserver et récupérer les APP sans que cela ne remette en cause la viabilité de leur exploitation agricole. Dans le cadre d'un programme de recherche du Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) et de ses partenaires brésiliens, une étude a été menée afin de caractériser les stratégies et les pratiques des producteurs pour la gestion des APP et de proposer des mesures pour leur maintien. Les résultats mettent en évidence qu'au niveau régional et local, des projets de récupération des APP sont mis en place. Parallèlement à ces initiatives, diverses motivations ont conduit les petits producteurs à récupérer les APP de leur propriété. Mais, jusqu'à présent, les résultats sont peu concluants. Un manque d'appui technique et de connaissances des producteurs sur la législation environnementale explique en partie cela. Par ailleurs, les APP peuvent concerner des surfaces importantes et stratégiques pour les producteurs. La préservation de ces zones représente donc une forte contrainte. A partir de ces constats, plusieurs propositions ont été élaborées pour encourager les petits producteurs des fronts pionniers à récupérer les APP. La rémunération des services environnementaux et la mise en place d'un système agroforestier dans les APP sont deux mesures envisageables.