Depuis sa création, le Cirad a connu des changements significatifs de tutelle et de mandat, d'environnement politique et institutionnel, et de contexte de travail au Sud. Pour continuer d'exister en tant que collectif dédié à la recherche agronomique pour le développement, l'établissement a dû s'adapter, en renforçant ou en acquérant des compétences qui lui ont permis de traiter les nouveaux enjeux et de s'acquitter de nouvelles missions. Ce défi d'adaptation sera tout autant d'actualité demain, notamment en raison des progrès constants enregistrés par les S&T ou des changements d'inflexion de la tutelle française et de la communauté des bailleurs. En affleurant ce dernier point qui demanderait une prospective spécifique et approfondie, ce document fait l'état de réflexions sur les compétences individuelles liées à l'exercice des métiers de la recherche agronomique. On retiendra d'abord qu'en se voulant mieux pilotée par la demande des entreprises, la formation supérieure s'étend de plus en plus aux savoir-faire et aux savoir être, au détriment de l'enseignement des savoirs traditionnels, scientifiques ou techniques. La coupure entre vie étudiante et vie professionnelle s'estompe, ainsi qu'entre formation initiale et formation permanente. Spécialisation et morcellement des savoirs requièrent le développement de capacités à intégrer les connaissances, travailler en équipe, mais aussi situer sa place dans un continuum de recherche. Robotisation et informatisation génèrent des informations en masse qu'il faut savoir traiter et interpréter. Enfin, l'augmentation des coûts de la recherche accentue les effets de compétition et responsabilise les chercheurs qui doivent pouvoir gérer, rendre compte et justifier un retour sur investissement (impact). Au plan scientifique, le Cirad ne pourra pas échapper aux questions sur les systèmes alimentaires, sur l'urbanisation, et aux questions croisant la gestion du vivant et des ODD avec le droit ou les politiques publiques. Ses appr