La présente étude vise à établir l'état des lieux relatif à la filière viande cameline et la place qu'occupe ce produit en termes de consommation dans la région du Souf. A cette fin une série d'enquêtes ont été effectués auprès de 395 acteurs, représentant les différents segments de la filière et répartis à travers 9 grandes circonscriptions administratives. L'étude a donné lieu à la mise en évidence de typologies structurales de différents acteurs, d'analyser leurs stratégies, pratiques et situation financière afin d'appréhender le fonctionnement de la filière. Des groupes homogènes qui interagissent à tous les niveaux de la chaine ; produire pour vendre et acheter pour commercialiser ou consommer. Ils sont respectivement 3 groupes homogènes de producteurs, 3 types de marchés camelins où les animaux sur pieds changent de mains suivant des circuits plus ou moins longs avant d'atteindre l'acheteur final, en l'occurrence le boucher. Outre de 4 groupes de bouchers et 3 groupes de consommateurs ont été identifiés. Par ailleurs, l'étude a pu conclure que finalement la viande cameline, décrite comme produit du futur dans les régions arides, demeure faiblement commercialisée et consommée et vient loin derrière celle du bovin. Elle se limite à la viande des jeunes sujets préférée à une échelle locale. Que peut-on déduire ? La filière viande cameline au niveau de la région du Souf est à son état embryonnaire, mal organisée et dominée par les intermédiaires, la spéculation et l'informel. La production des animaux incarne le caractère extensif affectant leurs potentiels productifs, le manque de transparence et de traçabilité dans les transactions commerciales alors que la couverture sanitaire est quasiment inexistante à tous les niveaux de la chaine. Ce sont les traits généraux qui caractérisent la filière viande cameline dans le Souf alors que le développement et la promotion du produit viande en tant que produit de terroir sous-entend une réorganisation aussi bien dans sa st