L'année 2021 a été marquée par l'hégémonie de l'Inde dont les exportations de riz ont atteint plus de 21 millions de tonnes (Mt), un record absolu représentant 42 % du commerce mondial. Il faut remonter à l'année 1930 pour constater une telle performance, lorsque la Birmanie avait exporté 2,9 Mt, l'équivalent de 40 % des échanges mondiaux de l'époque. Le Vietnam et la Thaïlande, respectivement deuxième et troisième exportateurs mondiaux, font presque figure de petits poucets avec des exportations comprises entre 6 et 6,5 Mt, en hausse toutefois par rapport à 2020. Le commerce mondial a connu une reprise plus forte que prévu de 12,5 %, malgré un contexte perturbé par la situation sanitaire et le renchérissement du fret maritime, multiplié par cinq en l'espace de quelques mois. Le recours au transport maritime en vrac a permis néanmoins de limiter ces hausses. De même, la baisse des prix à l'exportation et la réduction des marges des importateurs ont contribué à atténuer l'envolée des coûts de transport. Les achats chinois et bangladais, de retour sur le marché d'importation, ont été les moteurs de la reprise des échanges rizicoles, en hausse de 15,5 % à 51,2 Mt, dépassant pour la première fois le seuil de 10 % de la production mondiale. La demande africaine a été aussi particulièrement active, progressant de 8 % par rapport à 2020, en particulier au Nigeria qui a dû se résoudre à rouvrir ses frontières terrestres fin 2020 après une période de contrôle strict pour lutter contre la contrebande. La forte croissance des échanges en 2021 sans augmentation des prix mondiaux a pu se faire grâce aux disponibilités exportables très abondantes et à la concurrence acharnée entre exportateurs asiatiques. Les prix mondiaux sont ainsi restés orientés à la baisse durant une bonne partie de l'année 2021 marquant une baisse moyenne de 17 % entre janvier et décembre, annulant au passage les augmentations observées en 2020 au plus fort de la pandémie du Covid-19 et retrouvant, fin 2021