En Afrique de l'ouest, on observe une différenciation remarquable des territoires intégrés agriculture-élevage au sein de mêmes zones pédoclimatiques. Notre étude s'intéresse aux facteurs explicatifs de ces différences observées. Dans notre étude, nous prenons pour exemple trois territoires du bassin arachidier du Sénégal qui disposent de profils territoriaux contrastés. Malgré leur proximité spatiale, on y observe une diversité des paysages agricoles, des systèmes de production agro-pastoraux et de l'organisation sociale. Situés dans des communes voisines, ces territoires sont soumis aux mêmes macro-drivers environnementaux et économiques. Nous faisons donc l'hypothèse que les territoires d'activités agro-pastoraux sont la résultante de réalités endogènes relatives à la communauté locale. Pour comprendre les facteurs explicatifs de cette hétérogénéité nous proposons une démarche participative permettant de caractériser les trajectoires de territoires sur le temps long (de 1960 à 2016). Cette approche nécessite une pluralité d'acteurs dans la production de la connaissance relative à la reconstruction du territoire donné. Ces derniers sont répartis en acteurs sources endogènes et acteurs sources exogènes. La combinaison et le croisement des connaissances produites par ces différents acteurs permettent la reconstruction des trajectoires passées de territoires et leurs différents déterminants afin de comprendre la rationalisation des territoires actuels.