La participation des parties prenantes à la construction des politiques publiques s'est imposée comme une exigence pour la bonne gouvernance des ressources naturelles renouvelables. Dans cette recherche, nous choisissons une entrée pragmatique par les instruments d'action publique. A Madagascar, la filière de pêche du crabe de mangrove s'est progressivement équipée d'instruments d'action publique visant à réguler l'évolution de la ressource. Nous avons pu reconstituer les étapes de construction de ces instruments et la dimension participative de leur trajectoire depuis les années 1980. Les deux instruments principaux sont le contrôle de la taille minimale des crabes capturés et l'instauration de saisons de fermeture nationale de la pêche. Nous avons établi que ces instruments sont mis en place en réaction aux crises de développement de la filière et notamment par l'évolution du marché international du crabe de mangrove. En dépit de l'organisation d'ateliers participatifs régionaux et nationaux, la construction de ces instruments y est dominée par les acteurs internationaux et notamment les ONG internationales. L'émergence récente de structures de lobbying de la société civile est cependant susceptible de faire évoluer cette situation. Toutefois, si la forme des instruments dépend des acteurs internationaux, la décision d'implémenter ou non ces instruments reste dépendante de la volonté des décideurs politiques.