Si les outils numériques sont de plus en plus mobilisés en Afrique sub-saharienne, leur potentiel pour répondre aux différents besoins de conseil des agriculteur¿rice¿s demeure encore peu exploité. Ce travail de thèse propose d'explorer les raisons de cette sous-exploitation du potentiel du numérique pour le conseil agricole en Afrique sub-saharienne à travers un nouveau prisme : la faiblesse de la capacité d'innovation ouverte des fournisseurs de conseil. Le développement d'un service numérique de conseil agricole est en effet un processus d'innovation ouverte, qui permet aux fournisseurs de conseil d'accéder aux ressources et connaissances dont ils manquent, mais qui génère également des défis. Ces fournisseurs de conseil nécessitent donc des capacités spécifiques pour faire face à ces défis et développer des services innovants. Les travaux existants ne présentent cependant qu'une vue partielle des capacités requises pour l'innovation ouverte dans les services et ont été essentiellement développés pour des innovations portées par des entreprises des pays du Nord, dans des secteurs non-agricoles. Ils ne prennent donc pas en compte les spécificités de l'innovation dans le secteur agricole en Afrique sub-saharienne (par exemple, le caractère asymétrique des partenariats et le recours à des financements externes). Ce travail de thèse vise donc à identifier les défis engendrés par la numérisation des services de conseil agricole en Afrique sub-saharienne, et à caractériser et évaluer les capacités dont les fournisseurs de conseil ont besoin pour mener à bien ce processus d'innovation ouverte. Les recherches présentées dans ce manuscrit ont été conduites en mobilisant une approche qualitative, reposant sur plusieurs études de cas au Burkina Faso. Elles confirment tout d'abord que les fournisseurs de conseil Burkinabè mobilisent encore peu le potentiel des outils numériques pour faciliter les apprentissages des agriculteur¿rice¿s à grande échelle. Les enquêtes menées ont